A QUOI PEUX BIEN SERVIR LA LECTURE DE
L’HOROSCOPE?
les indications mentales |
La lecture de l'horoscope correspond à l'indication d'un trouble de
personnalité pré existant, signe d'une affection mentale à lent développement
sur plus de 10 ans de l’anxiété généralisée. Affection traitable et guérissable.
Cette
question semblera stupide à une majorité de lectrices, et de lecteurs. La
réponse leur paraissant évidente. Deux éventualités s’en dégagent :
-
savoir ce qui
arrivera demain
-
s’informer des
opportunités à saisir en fonction de l’état du ciel.
En
définitive la bonne réponse, laquelle s’avère de nature un peu plus complexe,
n’est ni l’une ni l’autre. Voici pourquoi.
Demain
importe peu
Plusieurs
sondages, pris au hasard, indiquent que la lecture de l’horoscope ne suscite
d’intérêt que par la curiosité. Cet argument peine toutefois à convaincre,
nonobstant le fait qu’il résulte de plusieurs panels de consommateurs
interrogés selon les règles appropriées du marketing. Curieux signifie attirer
l’attention. Les lecteurs rechercheraient la surprise, plutôt bonne que
mauvaise. De là à transformer les astrologues en expert de l’imprévisible, c’est
un pas qu’il faut refuser de franchir. Car la roue des astrologues est faussée.
Leurs planètes ne sont jamais là où ils l’affirment, et leurs représentations
du ciel sont toutes erronées à plus de 90%. Dans ces conditions des figures
fausses ne peuvent donner que des erreurs par application de la loi d’Euler
Bayes. Selon laquelle plus vous observez les faits, avec des instruments
imparfaits, plus il est certain que l’erreur de vos conclusions sera
proportionnelle à l’imperfection de l’instrument d’observation utilisé.
Vous
comprendrez rapidement ce propos en vous référant à l’histoire de Diagoras de
Mélos. Ce philosophe sceptique vivait dans l’antiquité. A une époque où les
voyages maritimes prédominaient, avec leurs inévitables cortèges de naufrages
lors des tempêtes méditerranéennes. Diagoras, athée convaincu, n’imaginait pas
que les naufrages avaient une cause technologique. Personne d’ailleurs, à son
époque, ne pensait à la faiblesse de conception des navires. Aussi, la seule
réponse aux terribles hécatombes lors des nombreux sinistres maritimes était de
type horoscope, sous la forme de l’expression active de la croyance. Priez
la divinité pour ne pas périr lors des tempêtes. Diagoras soutenait au
contraire que dieu avait ses têtes, et ses préférences, car au nombre des
victimes on trouvait régulièrement plusieurs dévots péris ayant, eux aussi,
priés les divinités avant d’embarquer. En d’autres termes, avant de prendre la
mer la lecture de l’horoscope consistait à fréquenter les temples, afin d’y
faire des dons financiers pour sauver sa vie. Sans assurances, elles
n’existaient pas encore. Les progrès technologiques maritimes, notamment dans
la construction de navires plus solides, et plus résistants à la mer, firent
disparaître l’aléa accidentel, sans pour autant dissuader les visites des
dévots dans les temples.
Retenez
une seule idée de ce paragraphe : « prier rassurait. Notamment celles et ceux qui en avaient
besoin ».
Prendre le
hasard comme boussole
Existe-t-il
une bourse d’informations prévisionnelles ? Selon les astrologues
l’horoscope répondrait à cette fonction sur la base de 12 signes pour prévoir,
subdivisés eux-mêmes en 12 cases chacun pour du prévisionnel naïf. Il suffirait
de lire les cases, plus exactement de les décoder correctement, pour savoir ce
qui arrivera. Est ce si simple ? De sortir de l’incertitude, en
interprétant des signes placés les uns derrière les autres à la queue leu
leu ? Cette présentation ayant l’inconvénient de faire croire que les
évènements sont modélisables selon un enchainement par 12, répartis un carré de
144 possibilités. Alors que le hasard correspond à la notion d’aléa, au sens de
la rupture de parité de quelque chose de régulier. Comme le 0,5 du pile ou
face. Et le fortuit imprévu. Le hasard se joue au dé. Le fortuit est
accidentel. Nous sommes loin, très loin mêmes, du zoo animalier de l’horoscope.
Il n’y a pas d’aléa dans l’horoscope pour la bonne raison que l’on ne se baigne
pas deux fois de suite dans le même zodiaque aussi surprenant que cela paraisse.
La preuve en est, grâce à l’astronome Carrington que l’on a un soleil nouveau
tous les 27,27 jours. Et que l’on ne peut pas prévoir l’imprévisible. Pour un
problème de formulation et de paradoxe. L’aléa est-il alors imprévisible ?
Non dès lors qu’il s’agit, à chaque fois, d’une rupture de parité. En théorie sur 1000 jetés de dé on devrait
avoir 500 piles et 500 faces. Mais selon les tirages ont peut avoir 410 faces
et 590 piles. Rupture de parité ou brisure spontanée de symétrie ? Dans
tous les cas on se retrouve dans une situation où plusieurs états physiques
sont indiscernables On dit alors que le système est dégénéré. La pièce de
monnaie du pile ou face est 2 fois dégénérée, le dé six fois -1 fois par face-
la roulette 37 fois –une fois par trou-. Le fait qu’un état possible sorte au
hasard s’appelle une brisure spontanée de symétrie. Bref pour simplifier ce qui
peut vous paraître compliqué nous dirons que les personnes qui consultent
l’horoscope croient qu’elles se trouvent, au moment de leur lecture, dans un
état dit d’équiprobabilité. Autrement dit, elles se pensent vierges d’avenir
probable. Toutefois la lecture de l’horoscope ne change rien à cette situation.
Ces personnes pensent que l’interprétation lue modifie ce qui doit arriver. Il
faut sur ce point distinguer entre prédiction et prévision. Prédire c’est avant
dire. Prévoir c’est avant voir. Dire consiste à énoncer, ou constater. L’avant
dire ne constate rien, car l’énonciation du fait survenu n’existe pas. Domaine
du pronostic. En la matière la lectrice ou le lecteur d’horoscope omet de tenir
compte d’une réalité : celle de son ergodicité de mode de vie. L’horoscope
l’entretient sur l’improbable et les événements rares. De ce point de vue il
suffit de relever, le nombre de fois dans le passé de son existence, au cours
desquels des évènements rares se manifestèrent, pour envisager une éventualité.
Ce qui change et ce qui ne change pas. Les opportunités sont des ruptures de
régularité. Vous avez une femme et puis un jour vous n’en avez plus car elle
est partie sans prévenir en vous quittant. Rupture de parité d’une relation à
deux régulière. Il y avait une crainte sur deux qu’elle vous abandonne un jour,
morte ou vivante. Une femme vous tombe dans les bras, alors que «vous êtes déjà
en mains» dans une vie de couple régulière : intervention du fortuit
imprévu. Dans les deux cas cités vous observez une déformation. Une femme vous
quitte= échec. Une partenaire supplémentaire arrive=succès. Dans ces
circonstances il est plus important de savoir combien de fois dans le passé une
femme vous quittait. Tout comme combien de fois une nouvelle partenaire se
manifestait dans votre vie stable. Afin d’apprécier votre aptitude d’ergodicité
relationnelle à vivre en couple. L’arrivé d’une nouvelle partenaire constitue
un aléa perturbateur de stabilité de vie. En l’absence de passé, ce serait la
première fois, cas d’une brisure spontanée de symétrie. Effet du hasard ?
Inutile de considérer un effet d’annonce d’horoscope. Tout individu alterne
dans sa vie des périodes de solitude et d’accompagnement. Dans cette
circonstance, seul compte la durée de la période permettant de reconstruire un
couple, si l’expérience existe. Et qu’elle s’est répétée au moins une fois.
Cela permet de déterminer la faculté de survivance affective afin d’échapper à
la déformation de la solitude résultant de l’aléa du hasard. Certes il existe
de multiples explications se rapportant à la situation de l’abandon, vos fautes
ou les siennes, ou les deux ensembles. Ce n’est plus notre propos. Car une des
propriétés de l’ergodicité est que le temps élimine les écarts dus au hasard.
Pour ce motif la lecture de l’horoscope s‘avère inutile notamment ses fausses
annonces d’événements rares. Autrement dit si vous avez échoué dans le passé à
vous reconstruire affectivement, vous ne ferez pas mieux à l’avenir. Peut-être
moins bien encore. Les individus ont tendance à ignorer la part, réelle, du
hasard dans leur succès ponctuels. Ils attribuent leurs réussites à leurs
efforts comme à leur intelligence, alors que ces personnes ont seulement
bénéficié, sans le savoir, d’une rupture de parité à un moment donné
correspondant à un effet de chance. Le hasard d’être là. Ces personnes
disparaissent ensuite.
La lecture de l’horoscope manifeste
l’existence du trouble de l’anxiété
Retenez,
du long propos ci-dessus, que les manifestations d’anxiété déclenchent
dans la vie des symptômes obsessionnels-compulsifs, au nombre desquels figurent
la lecture de l’horoscope, afin de se rassurer, sur le mode des dévots
fréquentant les temples avant de s’embarquer dans la traversée de la vie, comme
à l’époque de Diagoras de Mélos.
L’horoscope
rassure faussement car il trompe par ses clichés. Au début de cette note il est
écrit que la réponse à la lecture de l’horoscope est de nature complexe. Ce ne
sont en effet, ni l’inquiétude pour ce que sera demain, ni la recherche des
opportunités, qui sont des motivations. La réponse correcte se nomme
manifestation du trouble de l’anxiété généralisée. Cela commence par la
recherche et la détection des toc (troubles obsessionnels compulsifs):
.
des pensées obsédantes et récurrentes causes importantes de détresse intérieure
.
pensées autres que de simples préoccupations des problèmes de la vie réelle
.
pensées dues à l’activité mentale des personnes concernées
.
comportements répétitifs ou actes mentaux destinés a neutraliser ou diminuer un
sentiment de détresse, empêcher un évènement redouté, sans relation réaliste
.
obsessions irraisonnées
.
préoccupations ou ruminations mentales intérieures
.
perturbations sans rapport avec une affection médicale générale
.
soucis excessifs durant au moins 6 mois concernant des évènements
.
difficultés mentales à contrôler cette préoccupation
.
perturbations du sommeil (difficultés d’endormissement, sommeil interrompu,
sommeil agité, nuit non satisfaisante). Attention il s’agit d’un symptôme
significatif !
.
manifestations de symptômes gastro-intestinaux : diarrhées et intolérances
à un ou plusieurs aliments, nausée et vomissements en dehors de cas de
grossesse (somatisation)
.
prise de sédatifs pour dormir
.
prise d’alcool en secret, et de caféine
.
possible comportement hypocondriaque par prise de médicament pour anticiper une
ou plusieurs maladies. Symptôme significatif.
.
Rechercher si un toc prédomine, comme par exemple les actes mentaux tels que les prières, et les
répétitions intérieures mentales silencieuses (tendance a écrire des formules
incantatoires sur des post it, ainsi qu’à les afficher sur les murs de la salle
de bain, de la cuisine, et de la porte d’entrée). Symptôme significatif !
.apparition
d’un délirium accompagné d’attaques persécutrices contre le partenaire de vie,
démence agressive, perturbation de la pensée, attitude consistant à s’en
remettre à l’avis des autres pour décider de ses choix, ainsi qu’à les suivre
sans réfléchir aux conséquences des actes et propositions suggérés.
Significatif !
La
lecture de l’horoscope n’est pas neutre. Elle constitue l’indice sérieux de
perturbation de la vie mentale d’un individu. Elle manifeste l’existence du
trouble de l’anxiété. Ainsi que les conséquences morbides de son lent
développement sur 10 ans. Il est préférable de consulter un psychiatre que
d’acheter une revue d’astrologie ou d’interroger un astrologue. La présence d’une,
ou de plusieurs revues, paranormales doit inciter à entreprendre un traitement
rapide. Ce trouble de l’anxiété se soigne et se guérit. Non pris à temps il
peut déclencher ensuite soit un Parkinson, soit un Alzheimer, soit aussi une
maladie de Diogène pré existante (consistant à se rassurer par l’accumulation
de ses ordures). L’addiction à l’astrologie, notamment la lecture de
l’horoscope, devait être codifiée comme maladie mentale au tableau des soins
remboursés par la Sécurité Sociale.
Dan Martin/Sybille de Panzoust
Dsm5, Nicholas Taleb, géométrisation de
la physique, Diagoras de Mélos, Georges Lochak, Ergodicité, biais du survivant
et déformations perceptuelles.