samedi 9 mars 2019

les indications mentales de la lecture de l'horoscope


A QUOI PEUX BIEN SERVIR LA LECTURE DE L’HOROSCOPE?

les indications mentales


La lecture de l'horoscope correspond à l'indication d'un trouble de personnalité pré existant, signe d'une affection mentale à lent développement sur plus de 10 ans de l’anxiété généralisée. Affection traitable et guérissable.

Cette question semblera stupide à une majorité de lectrices, et de lecteurs. La réponse leur paraissant évidente. Deux éventualités s’en dégagent :
-          savoir ce qui arrivera demain
-          s’informer des opportunités à saisir en fonction de l’état du ciel.

En définitive la bonne réponse, laquelle s’avère de nature un peu plus complexe, n’est ni l’une ni l’autre. Voici pourquoi.

Demain importe peu
Plusieurs sondages, pris au hasard, indiquent que la lecture de l’horoscope ne suscite d’intérêt que par la curiosité. Cet argument peine toutefois à convaincre, nonobstant le fait qu’il résulte de plusieurs panels de consommateurs interrogés selon les règles appropriées du marketing. Curieux signifie attirer l’attention. Les lecteurs rechercheraient la surprise, plutôt bonne que mauvaise. De là à transformer les astrologues en expert de l’imprévisible, c’est un pas qu’il faut refuser de franchir. Car la roue des astrologues est faussée. Leurs planètes ne sont jamais là où ils l’affirment, et leurs représentations du ciel sont toutes erronées à plus de 90%. Dans ces conditions des figures fausses ne peuvent donner que des erreurs par application de la loi d’Euler Bayes. Selon laquelle plus vous observez les faits, avec des instruments imparfaits, plus il est certain que l’erreur de vos conclusions sera proportionnelle à l’imperfection de l’instrument d’observation utilisé.
Vous comprendrez rapidement ce propos en vous référant à l’histoire de Diagoras de Mélos. Ce philosophe sceptique vivait dans l’antiquité. A une époque où les voyages maritimes prédominaient, avec leurs inévitables cortèges de naufrages lors des tempêtes méditerranéennes. Diagoras, athée convaincu, n’imaginait pas que les naufrages avaient une cause technologique. Personne d’ailleurs, à son époque, ne pensait à la faiblesse de conception des navires. Aussi, la seule réponse aux terribles hécatombes lors des nombreux sinistres maritimes était de type horoscope,  sous la forme de l’expression active de la croyance. Priez la divinité pour ne pas périr lors des tempêtes. Diagoras soutenait au contraire que dieu avait ses têtes, et ses préférences, car au nombre des victimes on trouvait régulièrement plusieurs dévots péris ayant, eux aussi, priés les divinités avant d’embarquer. En d’autres termes, avant de prendre la mer la lecture de l’horoscope consistait à fréquenter les temples, afin d’y faire des dons financiers pour sauver sa vie. Sans assurances, elles n’existaient pas encore. Les progrès technologiques maritimes, notamment dans la construction de navires plus solides, et plus résistants à la mer, firent disparaître l’aléa accidentel, sans pour autant dissuader les visites des dévots dans les temples. 

Retenez une seule idée de ce paragraphe : « prier rassurait. Notamment celles et ceux qui en avaient besoin ».

Prendre le hasard comme boussole
Existe-t-il une bourse d’informations prévisionnelles ? Selon les astrologues l’horoscope répondrait à cette fonction sur la base de 12 signes pour prévoir, subdivisés eux-mêmes en 12 cases chacun pour du prévisionnel naïf. Il suffirait de lire les cases, plus exactement de les décoder correctement, pour savoir ce qui arrivera. Est ce si simple ? De sortir de l’incertitude, en interprétant des signes placés les uns derrière les autres à la queue leu leu ? Cette présentation ayant l’inconvénient de faire croire que les évènements sont modélisables selon un enchainement par 12, répartis un carré de 144 possibilités. Alors que le hasard correspond à la notion d’aléa, au sens de la rupture de parité de quelque chose de régulier. Comme le 0,5 du pile ou face. Et le fortuit imprévu. Le hasard se joue au dé. Le fortuit est accidentel. Nous sommes loin, très loin mêmes, du zoo animalier de l’horoscope. Il n’y a pas d’aléa dans l’horoscope pour la bonne raison que l’on ne se baigne pas deux fois de suite dans le même zodiaque aussi surprenant que cela paraisse. La preuve en est, grâce à l’astronome Carrington que l’on a un soleil nouveau tous les 27,27 jours. Et que l’on ne peut pas prévoir l’imprévisible. Pour un problème de formulation et de paradoxe. L’aléa est-il alors imprévisible ? Non dès lors qu’il s’agit, à chaque fois, d’une rupture de parité.  En théorie sur 1000 jetés de dé on devrait avoir 500 piles et 500 faces. Mais selon les tirages ont peut avoir 410 faces et 590 piles. Rupture de parité ou brisure spontanée de symétrie ? Dans tous les cas on se retrouve dans une situation où plusieurs états physiques sont indiscernables On dit alors que le système est dégénéré. La pièce de monnaie du pile ou face est 2 fois dégénérée, le dé six fois -1 fois par face- la roulette 37 fois –une fois par trou-. Le fait qu’un état possible sorte au hasard s’appelle une brisure spontanée de symétrie. Bref pour simplifier ce qui peut vous paraître compliqué nous dirons que les personnes qui consultent l’horoscope croient qu’elles se trouvent, au moment de leur lecture, dans un état dit d’équiprobabilité. Autrement dit, elles se pensent vierges d’avenir probable. Toutefois la lecture de l’horoscope ne change rien à cette situation. Ces personnes pensent que l’interprétation lue modifie ce qui doit arriver. Il faut sur ce point distinguer entre prédiction et prévision. Prédire c’est avant dire. Prévoir c’est avant voir. Dire consiste à énoncer, ou constater. L’avant dire ne constate rien, car l’énonciation du fait survenu n’existe pas. Domaine du pronostic. En la matière la lectrice ou le lecteur d’horoscope omet de tenir compte d’une réalité : celle de son ergodicité de mode de vie. L’horoscope l’entretient sur l’improbable et les événements rares. De ce point de vue il suffit de relever, le nombre de fois dans le passé de son existence, au cours desquels des évènements rares se manifestèrent, pour envisager une éventualité. Ce qui change et ce qui ne change pas. Les opportunités sont des ruptures de régularité. Vous avez une femme et puis un jour vous n’en avez plus car elle est partie sans prévenir en vous quittant. Rupture de parité d’une relation à deux régulière. Il y avait une crainte sur deux qu’elle vous abandonne un jour, morte ou vivante. Une femme vous tombe dans les bras, alors que «vous êtes déjà en mains» dans une vie de couple régulière : intervention du fortuit imprévu. Dans les deux cas cités vous observez une déformation. Une femme vous quitte= échec. Une partenaire supplémentaire arrive=succès. Dans ces circonstances il est plus important de savoir combien de fois dans le passé une femme vous quittait. Tout comme combien de fois une nouvelle partenaire se manifestait dans votre vie stable. Afin d’apprécier votre aptitude d’ergodicité relationnelle à vivre en couple. L’arrivé d’une nouvelle partenaire constitue un aléa perturbateur de stabilité de vie. En l’absence de passé, ce serait la première fois, cas d’une brisure spontanée de symétrie. Effet du hasard ? Inutile de considérer un effet d’annonce d’horoscope. Tout individu alterne dans sa vie des périodes de solitude et d’accompagnement. Dans cette circonstance, seul compte la durée de la période permettant de reconstruire un couple, si l’expérience existe. Et qu’elle s’est répétée au moins une fois. Cela permet de déterminer la faculté de survivance affective afin d’échapper à la déformation de la solitude résultant de l’aléa du hasard. Certes il existe de multiples explications se rapportant à la situation de l’abandon, vos fautes ou les siennes, ou les deux ensembles. Ce n’est plus notre propos. Car une des propriétés de l’ergodicité est que le temps élimine les écarts dus au hasard. Pour ce motif la lecture de l’horoscope s‘avère inutile notamment ses fausses annonces d’événements rares. Autrement dit si vous avez échoué dans le passé à vous reconstruire affectivement, vous ne ferez pas mieux à l’avenir. Peut-être moins bien encore. Les individus ont tendance à ignorer la part, réelle, du hasard dans leur succès ponctuels. Ils attribuent leurs réussites à leurs efforts comme à leur intelligence, alors que ces personnes ont seulement bénéficié, sans le savoir, d’une rupture de parité à un moment donné correspondant à un effet de chance. Le hasard d’être là. Ces personnes disparaissent ensuite.

La lecture de l’horoscope manifeste l’existence du trouble de l’anxiété
Retenez, du long propos ci-dessus, que les manifestations d’anxiété déclenchent dans la vie des symptômes obsessionnels-compulsifs, au nombre desquels figurent la lecture de l’horoscope, afin de se rassurer, sur le mode des dévots fréquentant les temples avant de s’embarquer dans la traversée de la vie, comme à l’époque de Diagoras de Mélos.
L’horoscope rassure faussement car il trompe par ses clichés. Au début de cette note il est écrit que la réponse à la lecture de l’horoscope est de nature complexe. Ce ne sont en effet, ni l’inquiétude pour ce que sera demain, ni la recherche des opportunités, qui sont des motivations. La réponse correcte se nomme manifestation du trouble de l’anxiété généralisée. Cela commence par la recherche et la détection des toc (troubles obsessionnels compulsifs):
. des pensées obsédantes et récurrentes causes importantes de détresse intérieure
. pensées autres que de simples préoccupations des problèmes de la vie réelle
. pensées dues à l’activité mentale des personnes concernées
. comportements répétitifs ou actes mentaux destinés a neutraliser ou diminuer un sentiment de détresse, empêcher un évènement redouté, sans relation réaliste
. obsessions irraisonnées
. préoccupations ou ruminations mentales intérieures
. perturbations sans rapport avec une affection médicale générale
. soucis excessifs durant au moins 6 mois concernant des évènements
. difficultés mentales à contrôler cette préoccupation
. perturbations du sommeil (difficultés d’endormissement, sommeil interrompu, sommeil agité, nuit non satisfaisante). Attention il s’agit d’un symptôme significatif !
. manifestations de symptômes gastro-intestinaux : diarrhées et intolérances à un ou plusieurs aliments, nausée et vomissements en dehors de cas de grossesse (somatisation)
. prise de sédatifs pour dormir
. prise d’alcool en secret, et de caféine
. possible comportement hypocondriaque par prise de médicament pour anticiper une ou plusieurs maladies. Symptôme significatif.
. Rechercher si un toc prédomine, comme par exemple  les actes mentaux tels que les prières, et les répétitions intérieures mentales silencieuses (tendance a écrire des formules incantatoires sur des post it, ainsi qu’à les afficher sur les murs de la salle de bain, de la cuisine, et de la porte d’entrée). Symptôme significatif !
.apparition d’un délirium accompagné d’attaques persécutrices contre le partenaire de vie, démence agressive, perturbation de la pensée, attitude consistant à s’en remettre à l’avis des autres pour décider de ses choix, ainsi qu’à les suivre sans réfléchir aux conséquences des actes et propositions suggérés. Significatif !

La lecture de l’horoscope n’est pas neutre. Elle constitue l’indice sérieux de perturbation de la vie mentale d’un individu. Elle manifeste l’existence du trouble de l’anxiété. Ainsi que les conséquences morbides de son lent développement sur 10 ans. Il est préférable de consulter un psychiatre que d’acheter une revue d’astrologie ou d’interroger un astrologue. La présence d’une, ou de plusieurs revues, paranormales doit inciter à entreprendre un traitement rapide. Ce trouble de l’anxiété se soigne et se guérit. Non pris à temps il peut déclencher ensuite soit un Parkinson, soit un Alzheimer, soit aussi une maladie de Diogène pré existante (consistant à se rassurer par l’accumulation de ses ordures). L’addiction à l’astrologie, notamment la lecture de l’horoscope, devait être codifiée comme maladie mentale au tableau des soins remboursés par la Sécurité Sociale.

Dan Martin/Sybille de Panzoust

Dsm5, Nicholas Taleb, géométrisation de la physique, Diagoras de Mélos, Georges Lochak, Ergodicité, biais du survivant et déformations perceptuelles.

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