mardi 11 décembre 2018

MACRON A PEUR


Macron a peur
Réponse méprisante du président Macron
Aux revendications des Gilets Jaunes :
« 100 balles de plus par moi ».
Sous forme d’étrennes présidentielles 2018.

La réponse présidentielle à 4 samedis de protestations houleux dans toute la France se résume à deux propositions sommaires : la carotte et le bâton. La hotte du père noël Macron pour les fêtes 2018 était vide. Le quinquennat du président s’est joué en 18 mois et il a perdu la main. Sa prestation télévisée indique l’approfondissement de la fracture nationale devenue irréconciliable entre deux catégories de citoyens. Le principe républicain de l’égalité des droits vole en éclats.  

Petite réaction à l’écoute des propos présidentiels, entendus dans ses 13 minutes d’intervention d’allocution publique, suite à la crise des gilets jaunes, lundi 10 décembre 2018 à 20 heures. La réponse présidentielle aux problèmes du quotidien se résume à deux propositions toutes aussi rudimentaires et superficielles l’une que l’autre : la carotte et le bâton. Les romains, même confrontés aux invasions gothiques, proposaient mieux : du pain et des jeux, panem et circenses. L’offre alimentaire et récréative maintenait la cohésion sociale jusqu’en l’an 500 en occident, et jusqu’en 1200 en orient.

La carotte
Elle correspond au volet corruption financière, et sociale, de l’offre présidentielle aux citoyens Français. Avec la mise en place d’un engrenage broyeur. L’offre, contradictoire, de la prime de fin d’année, en fonction des moyens, autorise l’évasion fiscale que le président promet de combattre. Cela se traduira par la proposition de 10€ de gratification à chaque salarié, et d’un million d’euros au patron. Evasion légale défiscalisée. Quelle sera la prime des fonctionnaires ? Car après tout ils ont aussi vocation à la percevoir. Notamment ceux qui sont payés pour tabasser les gilets jaunes. Comme ceux qui les sanctionnent en chambres d’injustices. La constitution, celle de 1793 en tout cas, assure à chaque citoyen le droit d’insubordination contre l’injustice bourgeoise sans limiter, ni non plus réprimer, le droit à la casse d’origine ethniquement gauloise.
-La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent,  article 9 de la Constitution du 23 juin 1793

-Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs,  article 35 Constitution 23 juin 1793

Au-delà de la prime salariale, distribuée à la tête du client, constitutive d’une discrimination au faciès. Se profile la mise en place d’un engrenage broyeur ayant pour résultat de laminer rapidement le système. L’offre de 100 euros nets par mois défiscalisés. Pourquoi se limiter, seulement, à 100 euros ? Si le système permet ce bakchich, il donnera lieu à plusieurs étapes successives d’augmentation, 200 à 500 et puis, pourquoi pas, tout de suite, un salaire mensuel net entièrement défiscalisé ? La CGT réclamait 1500€ nets pour tous, tout de suite, sous le mandat de Chirac. Nous y sommes, enfin, parvenus le 10 décembre 2018. Le président Macron a perdu la main en lâchant sa proposition à 100 balles le 10 décembre 2018 à 20 heures.. 

Le bâton
Début d’intervention présidentielle musclée sur le respect de l’ordre respectable. Honnête et sérieux comme disent les voyants du clignotage. Les directives sont données pour réprimer le manifestant en plein exercice de…manifestation. La politique du bâton tendu donne rarement les résultats attendus. L’injustice recevait les consignes, inflexibles, d’appliquer dans ses palais les sanctions, sans discernement de préférence, afin de faire des exemples. Exemplaires. Effrayer le petit peuple en lui disant, « manifestes coco, si tu veux. Moi je vais copieusement te cogner sur la gueule pour t’apprendre à me respecter ducon ». Discours dissuasif traditionnel de l’affrontement du fonctionnaire cogneur, et du citoyen cogné, dans l’exercice du droit de réclamation très mal protégé par la loi. Une injustice crasse. Ce propos sécuritaire sonnait particulièrement faux avec l’exercice obligé, peu après, du mea culpa présidentiel, hypocrite, adressé aux catégories socio professionnelles « je comprends les difficultés de la mère de famille participant aux manifs revendicatives». Après tout qu’est-ce qu’elle foutait là sur les ronds points, au lieu de torcher ses mioches en restant chez elle à la maison ? Un coup de matraque républicaine sur la gueule lui apprendra à respecter l’ordre bourgeois. Bref, le président a tellement compris les gilets jaunes « dont la colère est juste à bien des égards », qu’il ne s’excuse, même pas, d’ordonner sa répression en organisant les mesures d’injustice via la police et les juges, derniers soutiens d’un pouvoir atteint en plein cœur. Verrons nous surgir bientôt de nouvelles Louise Michel, laquelle volait le pain dans les boulangeries pour le donner aux ouvriers ?  Ce n’est plus improbable. La presse internationale publie ce matin des échos selon lesquels la répression policière, et injusticiaire, concerne « essentiellement des femmes et des hommes jeunes, au chômage et à faibles revenus ». Bref, le président Macron autorise au citoyen le droit d’être en colère, sans lui permettre de la manifester. Quand la cocotte minute boue de trop elle explose, c’est une loi de la physique des fluides.

Finalement la hotte de noël du père Macron était vide. L’appel de la force publique à frapper la population montre que le président n’a pas le cœur sur la main, ni la main sur le cœur. La fracture sociale Française non réduite ni par Chirac, ni par ses successeurs atteint le stade de l’affrontement de la classe sociale des profiteurs s’acharnant sur la France des délaissés et des laissés pour compte. Le principe d’égalité est en lambeaux, donnant raison au discours tenu par Jacques Roux le 25 juin 1793 « l’égalité est un leurre aussi longtemps que les riches... exercent le droit de vie et de mort sur leurs concitoyens » J’espère me tromper, mais Macron a peur, car il sait que son quinquennat est désormais mal barré. Son beau rêve, brisé en mille morceaux, fait place au début du cauchemar.

©2018 claude thebault CHRONIQUE astropolitique



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